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Lundi 07 Mars 2016

La Fédération des TIC tire la sonnette d’alarme : «Petites mesures et beaucoup de populisme

La Fédération des TIC tire la sonnette d’alarme : «Petites mesures et beaucoup de populisme

Alors que le pays fait face à plusieurs défis économiques et sociaux et que le pays doit changer son modèle économique, le gouvernement traine encore à engager les réformes et les chantiers qui s’imposent. Un an et demi après les élections tout reste à faire. C’est dans ce contexte que la Fédération nationale de l'information et de la communication relevant de l'UTICA a tiré la sonnette d’alarme. En effet, le secteur des TIC est capable fournir des milliers d’emplois à très haute valeur ajoutée. D’ailleurs, une stratégie nationale "Tunisie Digitale 2018" a été mise en place depuis la Troïka et qui a été adoptée par les différents gouvernements qui se sont succédé, avec des dates bien définies mais qui n’ont pas été respectées.

 
C’est dans ce cadre que la fédération a organisé une conférence de presse, vendredi 4 mars 2016 au siège de la centrale patronale, pour exprimer sa déception, sa frustration et son refus de la politique du gouvernement : «petites mesures et beaucoup de populisme» !

 

Le secteur des nouvelles technologies en Tunisie est un secteur créateur de valeur et d’emplois. En 2014, il a représenté 7% du PIB du pays. Pour la fédération, si la Tunisie veut changer son modèle économique, elle doit rapidement adhérer au numérique, qui est une locomotive boostant tous les secteurs économiques du pays, allant du privé au public.


Les enjeux clé autour desquels s’articule l’économie numérique sont la création de l’emploi et réduction du taux de chômage, le développement régional et l’équité sociale, la création de la richesse et le développement d’une croissance économique durable, le maintien de la sécurité nationale, la maitrise des dépenses et des équilibres macroéconomiques et l’amélioration de la productivité.



Le président de la Fédération et membre du bureau exécutif de l’UTICA, Kais Sellami, a rappelé que Smart Tunisia était une initiative de l’UTICA, proposée au temps où Mongi Marzouk était ministre des TIC dans le cadre du partenariat public privé (PPP), en notant que ce projet ne représentait qu’un axe de Tunisie Digitale.



Il a également  rappelé  qu’un Conseil stratégique de l’économie numérique (CSEN), unique en son genre, composé de plusieurs ministres et de représentants du secteur privé, chapeauté directement par le chef du gouvernement, a été mis en place pour coordonner la mise en place de la stratégie du pays dans ce domaine et son orientation.



Le plan national stratégique "Tunisie Digitale 2018" est né dans ce cadre, autour de six axes stratégiques : infrastructure, e-gov, usages, e-business, offshoring, innovation. Une soixantaine de projets ont été identifiés, pour être réalisés sur 5 ans (2014-2018), avec à la clé la création de 80.000 emplois, dans le e-tourisme, e-santé, e-transport, etc.



Or, après un an et demi, rien n’a été accompli. Aucun grand projet n’a été lancé et le ministère des Technologies de l'Information et de la Communication et de l'Economie numérique s’est contenté de son rôle vertical au lieu de passer à un rôle transversal et de pousser les autres ministères à la modernisation et la digitalisation.



Le conseil stratégique ne s’est réuni, pour sa part, que deux fois alors qu’il devait se réunir tous les 3 mois, pour assurer le suivi et surmonter les problèmes afférant à l’application du plan mis en place, d’où les actions dispersées sans cohérence et un manque de vision constaté, soutient M. Sellami. Il s’est demandé, aussi, où est le Fond des TIC, qui devait recevoir 200 millions de dinars (MD) dont 100 MD consacrés au développement du secteur.

 

Il a aussi évoqué les projets, qui ont commencé et qui ont été abandonnés en cours de route, comme celui de la CNAM et qui a laissé ses promoteurs du privé qui ont répondu à l’appel d’offres dans de mauvaises postures, avec des crédits contractés et pas de règlement au bout du chemin.
Il a noté, dans ce contexte, les difficultés économiques rencontrées par 80% des 600 entreprises du secteur, pour exporter leurs services, notamment en Afrique.

Pour sa part Taoufik Hallila, membre de la fédération et président de la Chambre nationale des intégrateurs de réseaux télécoms, a évoqué du projet national de très haut débit, qui consistait à changer les câbles de cuivre en fibre optique. Un budget de 1.000 MD lui a été consacré : 800 MD à la charge du secteur privé et 200 MD à la charge de l’Etat dans les zones blanches (les endroits où les opérateurs ne vont pas à cause du manque de rentabilité).

Ce projet, qui emploie de hauts cadres, a été abandonné au cours de route au profit de la 4G. Certes, le déploiement de la 4G est important mais dans un souci de bonne gouvernance et pour qu’il n’y ait pas un double emploi, notamment dans la construction des pilones, il fallait terminer le projet national de très haut débit.

Autre point, sur les 1.200 MD qui seront investis dans la 4G, M. Hallila s’est interrogé sur ce qui va rester en Tunisie. Il estime en réponse qu’à part le prix des licences (470 MD), presque rien du tout ne reste en Tunisie : seulement 3% du montant consacré à l’installation de la 4G (30 MD) reviendront aux entreprises tunisiennes le reste ira aux équipementiers. Pour lui, le conseil stratégique aurait dû obliger, dans les appels d’offres, les équipementiers à réinvestir 20% du montant qui sera payé en Tunisie, dans des centres de recherche ou dans l’achat de services tunisiens, comme le font certains pays comme la Malaisie.

Donc, la fédération demande au gouvernement que les opérateurs négocient avec les équipementiers pour qu’ils investissent une partie de la transaction en Tunisie.

Pour sa part, le président de la Chambre nationale des sociétés de services et d’ingénierie informatique, Karim Ahres, a voulu pointer du doigt les projets, dont la réalisation aurait dû commencer et les milliers d’emplois perdus à cause de ces lenteurs. Ainsi, il a indiqué que 9 hôpitaux auraient dû commencer leur numérisation en janvier 2016. Le projet e-tourisme aurait dû débuter au mois de mars, avec la création de 1.000 emplois. Le plan de travail du secteur de la santé aurait dû être prêt en septembre 2015, mais l’étude n’a jusqu’à cette heure pas été publiée.
Autre aberration, celui du système informatique qui ne marche pas, communément connu par la réplique : "Système Tayeh" (Système en panne), pour lui cette excuse n’est pas valable. Pour lui, il faut bannir cette excuse car, en tant que professionnel du secteur, il sait pertinemment qu’il y a des procédures et normes à respecter.

Le membre de la fédération, Khalil Zahouani, a fustigé, quant à lui, la stratégie de l’Etat, qui dépense des millions de dinars pour former des ingénieurs puis les offre gratuitement aux autres pays qui vont les utiliser pour créer de la valeur et de la richesse !

Kais Sellami a indiqué qu’on s’attend à avoir 168.000 diplômés d’ici 2020, et même en réalisant les grands projets, la Tunisie ne pourra embaucher que 60.000 à 80.000, et il restera encore 50.000 diplômés à embaucher.
Il a souligné que nous avons tous une responsabilité à prendre, mais pour l’instant, le gouvernement se contente «de petites mesures et de beaucoup de populisme».

Depuis la nomination de Habib Essid en tant que chef du gouvernement, ses ministres n’ont pas cessé de parler de réformes, de grands chantiers et de changement du modèle économique. Un an et demi plus tard, tout reste à faire et un grand travail reste à réaliser pour le changement des mentalités, la clé pour le passage à une nouvelle ère, celle de l’économie numérique.

 

sourcre :http://www.businessnews.com.tn/


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