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Vendredi 03 Juin 2016

L’économie informelle : quelles mesures d’urgence prendre ?

L’économie informelle : quelles mesures d’urgence prendre ?
L’UTICA et le Centre des Jeunes Dirigeants d’Entreprises (CJD) ont organisé vendredi 3 juin 2016, une conférence débat sur le thème : « l’économie informelle : état des lieux et mesures d’urgence ».
 Aujourd’hui, l’économie informelle coute à la Tunisie 1,1 million de dinars et constitue une concurrence déloyale qui mine l’économie nationale et le développement des entreprises tunisiennes. Mais la question qui se pose aujourd’hui avec de plus en plus d’acuité est : jusqu’à quand les entreprises tunisiennes pourront-elles résister à ce fléau ? Jusqu’à quand les caisses de sécurité sociale pourront-elle résister à ce manque à gagner en ressources ?
Ouvrant les travaux de cette conférence, la Présidente de l’UTICA, Mme Ouided Bouchamaoui a déclaré que l’économie informelle touche aujourd’hui tous les secteurs et toutes les régions et même le secteur des services n’est pas épargné.
 Il est temps a-t-elle ajouté, de prendre des décisions courageuses, il est temps d’oser adopter les bonnes solutions capables d’éradiquer ce fléau sans pour autant oublier le volet social de cette problématique. Il faut notamment revoir à la baisse les taux de droit de douanes pour les produits objet de contrebande.
 Cette lutte contre l’informel est l’affaire de tous car il y a un grand risque que l’économie structurée, formelle glisse ver l’informel. Il y a aussi un risque que l’économie informelle menace l’arrivée des investissements étrangers dans notre pays. Il y va de la pérennité des entreprises tunisiennes a affirmé Mme Bouchamaoui qui a ajouté qu’il est nécessaire d’encadrer et d’accompagner les personnes qui travaillent dans cette économie informelle pour les aider à intégrer l’économie nationale. 
Prenant ensuite la parole, Mme Wafa Laamiri, présidente nationale du CJD a déclaré que ce phénomène de l’économie informelle va en s’amplifiant mais ce qui est positif aujourd’hui c’est que plusieurs études ont été réalisées et nous disposons actuellement de données chiffrées sur ce sujet.
 M. Mohsen Hassen, ministre du commerce a ensuite pris la parole pour affirmer que ce phénomène est mondial puisque 15% de l’économie internationale relève de l’informel. Mais en Tunisie les chiffres sont beaucoup plus alarmants puisque cette économie représente plus de 50% de l’économie nationale et entraine une perte en recettes fiscales évaluée à 1, 3 milliards de dinars (chiffres de 2013). Elle est également une source de manque à gagner pour les caisses sociales, impacte négativement le climat des affaires en Tunisie et réduit l’attrait de notre pays pour les IDE. 
A propos des solutions envisagées pour endiguer ce phénomène, M. Mohsen Hassen a déclaré que parmi les mesures déjà adoptées figurent : 
 - La mobilisation générale pour atteindre l’objectif fixé par le plan de développement 2016-2020 à savoir baisser la part de l’économie informelle de 50 à 20 % dans l’économie nationale, 
- La création d’une commission nationale ad hoc pour veiller à la stabilité des prix,
 - L’adoption de nouvelles mesures fiscales, - La baisse des taxes de douanes pour les produits touchés par la contrebande,
 - L’adoption de projets de développement pour les zones frontalières notamment par la création de zones franches.
 A ce sujet, le ministre a annoncé que la zone franche du sud sera opérationnelle fin 2017. Elle couvrira 150 ha, nécessitera un investissement de l’ordre de 120 million de dinars et permettra la création de 6500 emplois (directs et indirects).
 A propos des étalages anarchiques dans le grand Tunis, le ministre a annoncé la création de quatre espaces commerciaux pour regrouper ces marchands ambulants qui devront toutefois ouvrir une patente et adhérer à la sécurité sociale. 
Concernant la mise à niveau des circuits de distribution, le ministre a annoncé la création de grands marchés nationaux dit « marchés de production » destinés à alimenter le marché national ainsi que les marchés d’exportation. Le premier marché de production sera réalisé à Sidi Bouzid pour les fruits et légumes, le second à Tozeur pour les dattes, le troisième à Nabeul pour les agrumes.
 Suite à ces différentes interventions, deux panels de discussions ont été organisés au cours desquels une étude sur le secteur informel en Tunisie réalisée par l’association Joussour a été présentée.
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