Lundi 04 Février 2019

ARP : journée parlementaire sur la maitrise des prix et la préservation de la production agricole

La commission de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, du commerce et des services liés, de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) a organisé, le 04 février 2019, une journée parlementaire sur «La maitrise  des prix et la  préservation  de la production agricole» à laquelle ont participé plusieurs députés et de hauts cadres de l’administration.

 

Ouvrant les travaux de cette journée, M. Mohamed Ennaceur, président de l’ARP, s’est félicité de cette initiative qui répond aux problèmes posés au niveau national relatifs à l’augmentation des prix et aux plaintes des consommateurs concernant la cherté de la vie et notamment des prix des denrées alimentaires. Il a souhaité que les débats aboutissent à des propositions qui puissent servir à l’élaboration d’une stratégie nationale pour la maitrise des

prix.

M. Samir Majoul, président de l’UTICA  a souligné que le secteur agricole est considéré comme un secteur stratégique. Malheureusement, au cours des dernières années, ce secteur a connu de nombreuses difficultés, ce qui a engendré parfois des pénuries pour certains produits agricoles ou des hausses des prix alors que les producteurs et les professionnels se plaignent souvent de l’impossibilité de couvrir leurs dépenses et leurs coûts de production.

 

En fait on est face d’une équation importante et difficile à résoudre entre la maitrise des prix et le maintien du pouvoir d’achat des citoyens d’une part et la rentabilité de l’activité agricole et des activités connexes d’autre part, une équation qui oblige tous les intervenants  à se consulter, à coordonner leurs actions et anticiper tout ce qui pourrait arriver au niveau de la production, de la transformation, de la distribution des produits agricoles dans un souci de sauvegarder l'intérêt commun et de maintenir du pouvoir d'achat du citoyen.

 

La solution fondamentale à la baisse de production et à la hausse des prix a ajouté M. Majoul réside dans l’élaboration d'une nouvelle vision de notre secteur agricole et des secteurs connexes ... Une vision basée sur plus d'encouragement à investir dans la production agricole et dans la valorisation de toutes les productions du territoire de notre pays ainsi que la recherche de solutions au dilemme du financement des projets agricoles ainsi que la résolution du problème de l'endettement des promoteurs dans ce secteur.

 

Le président de l’UTICA a également appelé à l’adoption d’une stratégie nationale pour les filières agricoles intégrées: de l'ensemencement à l'industrialisation, en passant par la commercialisation ajoutant qu’il est nécessaire de trouver des solutions pour la situation de milliers d'hectares de terres domaniales négligées pour une raison ou une autre, ou non exploitées de manière optimale.

 

 

 M. Samir Etaieb, ministre de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche a souligné que le thème de cette journée aborde une problématique d’actualité qui implique plusieurs intervenants. Il a souligné qu’il est  nécessaire d’améliorer la situation des agriculteurs afin qu’ils puissent offrir des produits de qualité à des prix abordables.  Ceci passe par la maitrise des prix des agrégats notamment des intrants nécessaires à la production agricole.

 

L’agriculteur reste encore le maillon faible de la filière et le principal bénéficiaire est le spéculateur qui profite le plus de la production agricole a affirmé le ministre qui a souligné la nécessité de mettre en place une stratégie nationale qui mette en valeur le produit agricole.

 

Déjà, des stratégies nationales ont été élaborées pour plusieurs secteurs tel que le secteur des dattes, des agrumes, des grenades, de l’huile d’olive. De même, des AOC et des labels ont été adoptés pour plusieurs produits. Le ministre a également abordé au cours de son intervention la situation de la filière laitière et les mesures prises par le ministère pour surmonter la crise.

 

M. Amor Behi, ministre du commerce a souligné que la problématique qui se pose est de trouver le juste équilibre entre le pouvoir d’achat du consommateur et la nécessité de prix compétitifs pour le producteur. Il a ensuite donné des statistiques sur l’intervention de son département pour maitriser les prix et les circuits de distribution, la création de stocks régulateurs, le contrôle économique soulignant que le rôle de l’Etat est un rôle régulateur dans  un système économique ou 87 % des prix sont libres.

 

 

M. Abdelmajid Zar, président de l’UTAP a, quant à lui, dresser un tableau de la situation difficile de l’activité agricole mettant en relief les difficultés de certains secteurs tel que la filière lait, la filière viande... Il a souligné que l’augmentation des prix est la conséquence des couts de production élevés et de la faible productivité ajoutant qu’alors que les prix des produits agricoles sont élevés sur les marchés, leur prix à la production reste très faible. Il est nécessaire pour maitriser les prix à la consommation de maitriser le prix des intrants à la production à défaut la Tunisie risque de perdre des filières agricoles entières.

De son coté, M. Abderrahmane Lahka, représentant de l’UGTT a souligné la chute du pouvoir d’achat du consommateur appelant à l’adoption d’une bonne gouvernance, de plus de transparence et à mettre l’agriculteur au cœur de la stratégie nationale agricole.

M. Slim Saadallah président de l’ODC a rappelé la situation difficile du consommateur face à la flambée des prix et l’augmentation du  cout du couffin de la ménagère. Il a appelé notamment à renforcer les sanctions contre les spéculateurs.